DJI ne fournit plus son système de détection en raison de la guerre en Ukraine

DJI ne fournit plus son système de détection en raison de la guerre en Ukraine

Le système de détection de drones de DJI peut-il être considéré comme “du matériel militaire” ?

  • Le fabricant chinois de drones de loisirs DJI vient de discrètement retirer de son catalogue le système de détection AeroScope
  • Les drones équipés de la techologie sont accusés d’avoir aidé l’armée Russe à cibler des pilotes de drones ukrainiens
  • DJI semble se refuser pour l’heure au moindre commentaire quitte à entretenir le flou sur l’arrivée d’une version améliorée du système

La chose n’a fait l’objet d’aucune annonce officielle, et pourtant, le système AeroScope vient d’être discrètement retiré de la vente partout dans le monde. Ce système est un ensemble d’outils permettant de rapidement identifier les liens de communication avec les drones, et d’établir leur plan de vol, connaître le statut de l’appareil, avant de répondre, par exemple en tirant sur le drone.

Le système de DJI ne détecte pas que les drones de la marque. La firme parle en effet “de la majorité des drones” disponibles. Ce qui en fait, en plus de ses capacités d’intégration étendues à des infrastructures existantes, le système de choix de certains gouvernements pour lutter contre les drones que ce soit autour de sites sensibles, zones réglementées… mais aussi pour détecter des drones militaires (et civils) sur des théâtres de guerre.

DJI ne fournit plus son système de détection à la Russie (ni à personne d’autre)

En Ukraine, en particulier, le système AeroScope aurait été utilisé extensivement par l’armée Russe pour cibler les pilotes de drones ukrainiens. On ne sait pas encore totalement si il s’agit de la raison de la disparition du système de la vente – autant sur le site officiel que sur celui de revendeurs. Des rumeurs évoquaient d’ailleurs l’arrivée d’une nouvelle version.

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Or selon la Loi chinoise, DJI comme de nombreuses autres entreprises tech ont des implications de sécurité nationale – et ont à ce titre des liens (que l’on suspecte étroits) avec le gouvernement chinois. En l’espèce en février dernier un rapport américain dénonçait une nouvelle fois les liens entre DJI et le parti communiste chinois. Mais cette fois-ci, ces liens sont peut-être, au moins temporairement, une bonne nouvelle.

En effet, la Chine sait qu’elle pourrait faire l’objet de lourdes sanctions si elle commençait à fournir des armes, munitions et du matériel d’intelligence comme AeroScope à l’armée Russe. Or, AeroScope a déjà été utilisée par cette dernière en Ukraine. Et si DJI ne dit rien d’officiel sur les raisons de l’arrêt de la production, il est difficile de ne pas faire de liens de cause à effet avec la stratégie d’équilibriste du gouvernment chinois autour de la guerre en Ukraine.

D’un côté, Pékin renforce en effet ses liens de coopération avec la Russie, et affiche publiquement un certain soutien. De l’autre, la Chine semble éviter de dépasser certaines lignes, vraisemblablement en raison de ses liens économiques bien plus importants avec l’occident, et de la tournure que prennent les événements.

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